IL N'Y A RIEN A RENNES-LE-CHÂTEAU
Contexte :
Cet article compile des extraits d'une étude sur la symbolique (notamment chrétienne, mais pas seulement) développée dans le domaine de Rennes-le-Château.
Partant du constat que les recherches effectuées jusqu'à présent se contentaient d'exploiter tel ou tel symbole dans le but d'alimenter une théorie de départ, il a s'agit d'inverser la question et tenter de percevoir si les symboles eux-mêmes, mis en corrélation les uns avec les autres, tendaient à révéler "quelque chose".
Il s'avère que oui, si on les aborde sans préconçu et en cherchant à faire parler leur agencement sans attendu en particulier, on voit se dessiner une logique, logique qui, si on persiste à la retracer, nous conduit ensuite à une méthodologie.
UNE QUESTION DE DÉMARCHE
"Quand
les mystères sont très malins
ils
se cachent en pleine lumière"
J.
Giono
En abordant l'énigme de RLC, deux
écueils surgissent de prime abord.
Primo, on se demande:
Y'a t'il – oui,
ou non... !? - un message, un code, ou est-ce une vue de
l'esprit ?
La communauté de chercheurs, de
commentateurs, s'est instituée en deux camps principaux, les pour
et les contre, avec une infinité de sous groupes dont les
déclinaisons sur divers degrés donnent lieu à leur tour à des
débats -voir des affrontements- interprétatifs.
Pour aller au-delà de l'intime
conviction, qu'elle soit issue d'une adhésion de principe ou de la
lecture de quelques commentateurs partisans de l'une ou l'autre rive
du fossé, le travail se doit de consister à se convaincre
soi-même... par soi-même.
Cette approche a en fait été pensée
par l’auteur du rébus lui-même et il donne des clés de
confirmation lors du déroulement de son propos, ce qui, il faut le
dire, est la première et grande subtilité assez bluffante.
Secundo, on se demande alors :
Ce message est-il ésotérique ou
non ?
Pour se dégager de cette première
chausse-trappe, il faut aller chercher le sens littéral,
l'étymologie du terme, aller au-delà des à-priori, des idées
reçues.
Il existe un autre fossé entre la
façon dont nous percevons le monde et la façon dont il est perçu
par les autres, chaque acte de communication avec nos semblables
nécessite d'établir des ponts de communication, ainsi on se
retrouve à se regrouper par affinités de conception du réel plutôt
que de s'essayer à comprendre tout le monde.
Une fois que j'ai commencé à me
persuader que les "indices" que je relevais en étudiant le
domaine avaient un sens plus large que leur simple exposition en tant
que tels, j'ai du tout d'abord essayer de comprendre pourquoi ce
qualificatif d' "ésotérique" semblait si rédhibitoire à
certains ?
Ensuite il fallait comprendre le sens
réel du terme et tâcher de voir si ce que j'avais sous les yeux
correspondait à l'une ou l'autre interprétation.
Le terme d'"ésotérique"
véhicule une imagerie nettement négative par tout un processus
d'amalgames, la plupart issus des milieux religieux et, ou,
cartésiens scientifiques.
C'est un peu vite oublier que:
1° les religions sont le principal,
sinon le premier, vecteur de l'ésotérisme, notamment mystique et
que
2° par ailleurs les sciences sont en
elles-mêmes hermétiques, il faut pour accéder à leur
compréhension en passer par un long processus d'initiation, puis
une fois atteint un certain statut validé par ses pairs, le
scientifique va s'empresser d'écraser tout ce qui n'est pas estimé
orthodoxe par sa communauté.
Créant ainsi par réaction autour de
lui des sous cultures ésotériques qui lui échappent et nécessitant
de sa communauté propre le travail inverse de représentation
publique, autrement dit la vulgarisation, ce qui est le procédé
appliqué à la lettre dans l'iconographie religieuse présente dans
les églises et particulièrement les cathédrales.
Si on y réfléchit, le fonctionnement
de l'institution religieuse est à l'identique, le séminaire n’étant
au fond qu’une initiation pour permettre à des individus de penser
le monde avec des codes spécifiques non enseignés au commun, codes
que ce spécialiste emploie ensuite dans un exercice de vulgarisation
pour expliquer à son tour une certaine conception du réel à ses
ouailles.
(...)
Donc, ce message du domaine de l'abbé
Saunière est-il ésotérique ?
Et bien en un sens oui !
Et comme nous parlons ici d'une
méthode d'enseignement ancienne, il est nécessaire de considérer
que si d'aucuns y trouvent un parcours puis un élèvement mystique
ou initiatique celà n'est en rien incompatible avec une pensée
rationnelle dite cartésienne, au contraire, les deux fonctionnent
parfaitement bien ensemble, se répondent et se nourrissent
mutuellement et d'un point de vue purement religieux et chrétien
cela n'a rien d'antynomique, c'est même au contraire toute la
conception des cathédrales, avec leurs labyrinthes, extrapolé plus
simplement par les franciscains avec l'élaboration du concept de
"chemin de croix", qui n'est rien d'autre qu'un parcours
d'élévation mystique.
Où se situe alors cette « zone grise
» instituée par le conflit « codé/pas codé » ?
Dans la dimension ésotérique,
finalement...
(...)
Si l’on n’est pas soi-même très
porté sur ce type d’amusement de l’esprit, cela reste assez
confus, on le relègue plus au moins à l’enfance, au niveau des
jeux qu’on trouve sur les boîtes de cacao en poudre ou les
vignettes carambar.
Cependant, si on explore un peu
l’historique de ce qu'on nommera ici les « jeux de mots-jeux de
lettres », on va de surprise en surprise; de l’héraldique à des
mouvements littéraires, en passant par des mouvements picturaux, ou
par des figures de style très prisées des gens d’ « esprit »,
c’est toute une palette de subtilités du langage et de
l’exploitation de l’image, de la symbolique, qui se révèle.
Les jeux de ce type les plus connus
sont par exemple le scrabble, ou les anagrammes, sans parler des
rébus, mais on découvre par exemple le boustrophédon, les « armes
parlantes », les logogriphes, les palindromes… la liste est longue
!
Et, magie ! Toutes ces formes
d’expression « codées », « cachées » relèvent bel et bien du
vocable de… l’ésotérisme.
(...)
La pensée symbolique : une vue de l'esprit ?
"Le
véritable voyage de découverte n'est pas de découvrir de nouveaux
paysages,
mais de
regarder ce qui nous entoure avec un nouveau regard".
Marcel
Proust.
Quand on veut aborder un problème qui
semble inextricable, la première des choses à faire est de situer
la méthode avec laquelle il a été exposé.
Si l'on ne partage pas la
nomenclature, le "code", entre émetteur et récepteur d'un
message, celui-ci se perd entre les deux.
Tout code est en fait un langage
spécifique.
Ici, à RLC, par quelque bout qu'on le
prenne, nous sommes confrontés à un langage symbolique.
Concernant le langage symbolique,
l'approche est identique à la découverte d'un langage inconnu pour
la plupart, c'est le fondement même du principe d'éso (caché)
-térisme.
Nous sommes complètement entourés de
symboles mais si l'on ne s'y intéresse pas, leur langage nous
échappe.
A tel point que la réalité même
d'un langage contenu dans la symbolique peut sembler abstraite.
Ce qu'en dit M. Michel Pastoureau,
historien médiéviste, spécialiste de la symbolique (couleurs,
emblèmes, héraldique, animaux...), est éloquent :
"L'historien
du symbole doit raisonner en considérant que l'imaginaire c'est
une réalité,
ça existe, ça fait partie de la réalité.
On
ne peut pas étudier une société donnée sans étudier aussi ses
croyances, ses superstitions, ses traditions, son imaginaire.
Donc,
l'imaginaire n'est pas le contraire de la réalité, c'est
une réalité.
(...)
Et
toutes ces significations n'ont pas à proprement parler d'aspect
ésotérique, elles sont toutes en lien avec des rapports de la vie
quotidienne, matérielle.
(...)
Tout
est signifiant, il n'y a pas d'arbitraire des signes, comme disent
les linguistes.
Il
y a toujours un rapport entre la chose et ce qu'elle signifie.
Ce
rapport est construit,
est logique, il faut
donc essayer de le retrouver."
Il existe une frontière large entre
le "tout historique" et "ésotéric park",
concernant le monde des symboles. Cependant cette vaste frontière, ce
no man's land, n'a pas été abordé à RLC, car le sujet, relevant
trop de l'interprétation libre d'un côté et pas assez spirituel de
l'autre n'a guère retenu le crédit des "chercheurs"
intéressés par Rennes-le-Château, dissociés qu'ils sont entre
"chercheurs de vérité" spirituelle, historiens amateurs
et pilleurs de sépultures potentiels
(...)
Ayant perdu ce "savoir penser",
on ne prête plus attention à ces livres de pierre.
Ils deviennent des supports
hermétiques, ésotériques, d'un savoir particulier, alors
qu'initialement ouverts, exotériques, ils partageaient pour
l'essentiel ce qui passait pour des lieux communs.
Toute la mythologie de l'alchimie
s'est construite sur ce concept.
On retrouve donc à RLC cette
conception, cette transmission, de la méthode du rébus.
Et une des clés principales, un des
concepts essentiels de sa lecture, se trouve en une personne qui a
fortement marqué l'ésotérisme contemporain de Saunière : Eliphas
Lévi.
Sa vie est un peu un miroir inversé
de celle de Saunière, ou en tout cas on peut penser à une sorte de
double parallèle, mais, particulièrement, il est à garder à
l'esprit car une des principales propositions qu'il a faites a été
d'établir le lien entre les 22 lames du tarot et les 22 lettres de
l'alphabet Hébreu, l'alephbet.
En associant et superposant les deux
symboliques, on s'inscrit toujours dans cette tradition de la
transmission des savoirs anciens, et le chiffre 22 est tellement
récurrent - de manière ostentatoire autant que plus subtile – à
RLC qu'il s'agit bel et bien d'une convergence à considérer dans le
déchiffrage du domaine, concept qui s'avèrera nécessaire au
déchiffrage partiel du texte dit du "sot pêcheur".
Le procédé semble le suivant : la
répétition du chiffre 22 invite à se questionner à son propos, on
relève alors une foule d'éléments le concernant puis, en jetant un œil au contexte contemporain, on découvre Lévi et son travail, et,
surtout, il retient notre attention par rapport aux multiples points
de concordance avec Saunière, tant en termes de ressemblances que de
dissemblances.
Sur le même principe, deux autres
conceptions doivent s'assembler au reste.
Autant dans la seconde moitié du XIX°
l'on maîtrise relativement bien la symbolique de la mythologie
grecque, via les néo-classiques, autant on est en pleine découverte
du sens des hiéroglyphes, cela fait partie intégrante de la
modernité de Saunière, au même titre que l 'apparition de la
photographie et du cinéma.
Avec le déchiffrement par Champollion
de la pierre de Rosette dans les années 1830, c'est la grande
affaire scientifique de l'époque, qui remit en question les bases
mêmes de l’Église, relativement à sa datation de la
construction du monde et le récit de l’Éden essentiellement.
On en est, au XIX°, encore à tenter
de situer dans un cadre biblique les quelques ossements de dinosaures
découverts, quand à côté de ça les premiers égyptologues et les
astronomes commencent à démontrer que les calculs occidentaux sont
complètement erronés.
La science des hiéroglyphes a
notamment amené cette percée, et Champollion fut un de ceux qui
participèrent à ce débat.
Le stress social intense dont il a été
tenu pour responsable et où il a dès lors été immergé a
probablement contribué à son décès prématuré, à 42 ans en
1832.
Donc, du temps de Saunière, on
comprend alors à peine la signification des hiéroglyphes, mais fait
exceptionnel et historique, on la comprend mieux qu'elle ne l'a été
depuis des siècles et on découvre alors la mythologie Égyptienne (fascinante à juste titre) : on comprend en ce temps que
le monde et la science ont une existence hors récit biblique
et, pis, hors du canon de l'église...
Un des éléments de base de
compréhension des hiéroglyphes se trouve dans une acceptation, ô
surprise- ésotérique et hermétique, articulée sur trois niveaux
de lecture intriqués.
Le niveau profane, accessible au tout
venant, le niveau scientifique (le savoir des scribes, l'histoire de l’Égypte etc), puis le niveau fermé, réservé aux sages, aux
prêtres.
Cette approche d'une pensée sur
plusieurs niveaux est intrinsèque à la pensée humaine antique.
(...)
Pour tenter de résumer un peu l'état
d'esprit nécessaire à l'appréhension du rébus du domaine de
Saunière, quelques citations pertinentes sont les bienvenues :
Après la résurrection, Thomas
demande à toucher les plaies, Jésus lui dit "heureux
ceux qui croiront sans voir".
On peut comprendre que dans le cadre
du rébus il est des choses non dites, non montrées, mais évoquées
et leur compréhension permet de passer au stade suivant:
"J'ai
appris à ne pas trop me fier à mes propres préjugés, à ce que
l'on connaît déjà; les préjugés encadrent de trop près, donnent
un cadre trop étroit à l'esprit, la réalité est incroyablement
plus vaste. Il faut beaucoup rêver pour faire de nouvelles
découvertes."
Georges
MEYNET,
prof. Dpt
d'astronomie de
l'université
de Genève.
Ou encore:
"On ne peut pas croire à une
religion rationnelle. Fondamentalement, l'invariant entre toutes les
religions est qu'il faut admettre l'impossible".
Maurice Godelier,
anthropologue.
C'est pourquoi dire qu' "il
n'y a rien à RLC" c'est (chercher à) s'appuyer sur du
rationnel, ou du moins sur ce qui semble l'être, mais c'est éluder
que l'irrationnel fait partie de la vie des hommes d'église à
chaque instant.
Leur façon de penser est
nécessairement au-delà du rationnel et jouer avec cette limite est
le moindre des jeux de l'esprit.
Une fois ce filtre chaussé sur nos
yeux, on peut effectivement aborder l'agencement des lieux d'un
regard neuf, non par rapport au fonctionnement historique du procédé,
qui est bien établi et ce depuis des siècles, mais bien en
comparaison des approches, assez binaires, du domaine qui ont été
faites jusqu'ici: le "tout cartésien", historisant ou le
"tout mystique".
Descartes joue d'ailleurs un rôle
dans le rébus et il est intéressant de constater que ce personnage,
bien qu'ayant cherché à définir la "raison", n'excluait
ni le divin, ni l'irrationnel et revendiquait l'emploi de l’intuition dans sa méthode d'analyse de l'environnement.
En suivant cette démarche, on
retrouve des circonstances qui font déduire qu'a été mis en place
un système de confirmation des interprétations, tant elles sont
vastes. Un système de clés de lecture.
Car ce n'est pas le tout d'envisager
des liens entre une figure et une autre, il faut démêler le bon fil
de la pelote.
(...)
Rien à la tour MAGDALA
Lors de la
découverte du site de Rennes-le-Château, la première chose que
l'on voit est la tour Magdala, épinglée à flanc de falaise, longée
par un petit chemin.
(...)
Parfois, l'observation de certains
éléments peut prendre beaucoup de temps pour laisser remonter des
indices, car la lecture "commune" (la banalisation du lieu)
qui a été posée dessus est un obstacle.
Souvent, aussi, on comprend que
certains éléments sont justement laissés au travail de méditation,
et les petites prises de conscience, les petites découvertes sont un
réel plaisir.
On a bel et bien affaire à un jeu de
l'esprit, un amusement, bien plus avant (apparemment) qu'à un
message linéaire, de type testamentaire.
Impression qui n'exclue pas pour
autant l'une ou l'autre partie, ce qui serait logique dans une
approche classique ésotérique sur trois niveaux.
Un premier niveau profane nous en met
"plein la vue", nous amène à reconsidérer les limites de
la "normalité", un second niveau plus initiatique nous
conduit à une certaine élévation dans un processus de réflexion,
de méditation, un troisième niveau, induit, imbriqué, pourrait
tout à fait être porteur d'un message spécifique et celui-ci ne
serait accessible qu'après exploration des premiers niveaux de
réflexion.
(...)
Certains détails sautent
aux yeux d'emblée la première fois que l'on voit cette
construction.
Naturellement, le motif en
trèfle de la fenêtre, rappelant la trinité, mais, bizarrement,
c'est l'échelle sur l'échauguette qui paraît incongrue. Un détail
?
Pourquoi Saunière sur sa
carte postale se met-il en scène spécialement tourné vers elle ?
Si elle est superflue à la compréhension du lieu,
s'il est aisé de la ranger quelque part, pourquoi Saunière
la fait apparaître sur la série de cartes postales qu'il a éditées
?
(...)
Concrètement, l'élément
qu'il semble falloir retenir avant tout autre est bien sûr le
trèfle.
Non seulement il est
ostentatoire mais il est répété plusieurs fois (trois fois, autour
de la tour). Discrètes, on note deux
croix pattées. Nous les retrouverons
souvent, toujours aussi furtives, mais associées à des éléments
importants. Pour être plus exact,
c'est leur présence qui pourra nous faire considérer que les
éléments qu'elles accompagnent peuvent se révéler importants,
méritent notre attention.
(...)
Si l'on contourne la
tour, un nouvel élément apparaît. Ou plutôt, justement,
n'apparaît pas.
Il brille par son absence :
la façade tournée sur la vallée, sur l'extérieur, est... aveugle,
ou borgne, selon.
(...)
Par la fenêtre, cette vue
tournée sur l'intérieur, vers le domaine, nous donne à observer la
façade de la villa, munie de seulement trois fenêtres dans un
agencement assez particulier.
Observées de plus près, ces fenêtres
révèleront à leur tour un motif décoratif de croix pattée.
Rien à l'orangeraie
En progressant sur le belvédère, on parvient au jardin d'hiver. (...) Dans un premier temps, de ce point de vue, l’occurrence aux tours n'est pas flagrante, c'est par ailleurs, en changeant de perspective, que l'on constate une mise en miroir.
Observateur fidèle, Bérenger nous invite à la regarder par en-dessous.
Si l'on considère les principes permanents de jeux de miroir, voici une incitation à la regarder d'en haut, c'est à dire en termes de plan.
Dans l'orangeraie (11 lettres), selon par où l'on arrive, soit on monte vers la lumière en accédant à l'ensemble par le point -1 (le parc), soit on descend du point (le pont ?) zéro (le belvédère), dans l'obscurité.
Ce simple mouvement est en soi un changement de point de vue, à deux niveaux: physique, matériel et inscrit dans une série de notions abstraites (philosophique, religieuse, etc.).
Ce type de réflexion est un cheminement ésotérique, on gravit des échelons, c'est à dire des niveaux d'interprétation, de compréhension d'une chose, d'une question.
Emboîter la notion théorique et l'action physique font également partie de l'initiation, c'est un phénomène notamment déployé avec les labyrinthes des cathédrales.
(...)
Parvenus là, qu'on y ait
accédé depuis le niveau -1 en grimpant les 22 marches de l'escalier
vers la lumière, ou directement par le belvédère, nous voilà dans
un espace à la fois clos et ouvert, une... vigie, permettant
de recevoir la lumière et de porter le regard à 360°.
Le jardin d'hiver, ou
l'orangeraie, était un lieu de curiosités
: plantes exotiques et animaux: singe capucin et ara.
Reliés par le chemin de
promenade, nous voici donc en présence en vis-à-vis de deux lieux
de curiosité et de connaissance, l'un conduisant à l'autre.
Autant la tour Magdala (11
lettres), la tour de pierre, nous encourageait à l'introspection, avec sa façade aveugle, sa
cheminée et son miroir, autant la tour de verre nous exhorte à
l'exploration, à ouvrir regard et intérêt vers ce qui nous
entoure, du plus large, l'espace environnant, au détail, les plantes
de la serre.
Ce repons en miroir
sur le regard extérieur et intérieur n'apparaît là encore que
si l'on questionne les lieux et ils nous donnent comme première
information, à présent réitérée maintes fois, l'importance du
regard et de la façon de le poser, sur soi, comme sur les
choses.
Ressortons, abordons le parc.
(...)
Selon les époques il a
changé de plan, ses allées représentant diverses figures.
On relève la présence
d'un bassin, qu'on appelle communément dans la décoration des
jardins un "miroir d'eau".
Si l'on considère l'escalier central,
il présente également 22 marches,
scindées en miroir de deux volées de
onze.
Encadrant un petit bassin, la symétrie
de l'escalier est marquée par un pilier crénelé,
rappelant la tour.
A suivre...
Laurent DUPUIS
Les images utilisées ici sont tirées des publications nombreuses présentes sur internet.
Elles sont amenées à la connaissance du lecteur à titre informatif mais aucune n'est de l'auteur du présent article.
Si d'aventure les auteurs de ces images tenaient à se faire connaître il est bien entendu qu'ils peuvent prendre contact via ce blog et nous fournir les liens vers leur travail, afin de les créditer dans l'article, ce serait même un "plus" pour enrichir la recherche des personnes intéressées par la lecture du présent article.
A ceux-ci on peut signifier également que s'ils tiennent à retrouver d'autres clichés en partant des images présentées dans l'article il est tout à fait aisé d'effectuer des recherches par images grâce aux moteurs de recherche.
L.D
Pour continuer la réflexion,
Article sur les jeux de miroir :
Article sur le procédé initiatique du labyrinthe :
Article sur le phénomène de croyance :
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